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Vitadis veut aller encore plus loin
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LE JOURNAL D’ABBEVILLE MERCREDI 4 DECEMBRE 2019

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■ FLIXECOURT, VILLE-LE-MARCLET

L’entreprise Vitadis crée de nouvelles activités pour garder ses travailleurs handicapés

Le handicap au travail un sujet souvent sensible, pour lequel l’entreprise de transport Vitadis fait figure d’élève modèle. Pour garder trois de ses salariés ayant eu des pépins de santé, l’entreprise a développé une nouvelle activité, et beaucoup investi.

ZAC des Hauts du Val de Nièvre.

Une journée dédiée à l’emploi des personnes handicapées était organisée il y a quelques jours à Flixecourt (lire ci-dessous). Dans ce cadre-là, un nom est revenu à plusieurs reprises lorsqu’il s’agissait d’évoquer une entreprise qui jouait le jeu en matière prise en compte du handicap : celui de Vitadis, transporteur routier basé sur la zone d’activité des Hauts du Val de Nièvre, à l’entrée de Flixecourt.

Exemplaire, Vitadis ? Pour son patron Yves Sauvage, prendre en compte le handicap dans le milieu du travail est une évidence. Son entreprise emploie 45 personnes, dont près de 20 % de salariés ayant la RQTH (pour Reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ? « Mais c’est représentatif de ce qu’est la société… » estime-t-il simplement.

Un trophée dès 2010

Dès 2010 pourtant, l’entreprise avait reçu un trophée de la qualité de vie au travail, après avoir créé un nouvel emploi pour permettre à l’un de ses salariés de revenir travailler après une longue période d’arrêt maladie. « C’est le plus ancien de nos chauffeurs, commentait alors Yves Sauvage. Il possède donc une expérience qui nous est précieuse… »

Dès 2010, l’entreprise de transport s’est montrée exemplaire pour le maintien dans l’emploi de salariés souffrant de handicaps (photo d’archives)

Près de dix ans plus tard, le salarié, Dominique, est toujours présent chez Vitadis. Ce trophée, au-delà de la simple reconnaissance, a été un révélateur pour le chef d’entreprise. « On faisait déjà ce qu’il fallait pour que tous nos salariés soient bien dans leur travail, mais on en a sans doute davantage pris conscience après ce trophée », reconnaît Yves Sauvage.

Pas de discrimination à l’embauche

Aujourd’hui, l’entreprise emploie trois fois plus de travailleurs au handicap reconnu que la loi ne l’oblige. Quel que soit le handicap : l’un est diabétique, l’autre sourd, un autre vit avec un poumon en moins, un autre encore avec la maladie de Crohn… « Certains ont eu des soucis de santé après avoir été embauchés, d’autres avaient déjà un handicap lorsqu’ils ont été recrutés. Nous refusons simplement de discriminer quand on embauche, seules les compétences nous intéressent. » Yves Sauvage prend l’exemple d’un chauffeur routier dont le handicap lui interdit tout déplacement sur plusieurs jours : « Nous avions besoin de quelqu’un qui rentrerait chez lui tous les jours. Son handicap ne nous posait donc pas de problème, il a été embauché… » Une manière d’aborder le handicap qui semble très simple à l’embauche : « La seule question importante, c’est cette personne a-t-elle les compétences nécessaires ? ».

Une nouvelle activité pour maintenir des salariés dans le travail

En revanche, le maintien dans l’emploi de salariés déjà dans l’entreprise et confrontés à un handicap nouveau peut s’avérer plus complexe. Mais là encore, le patron met en avant l’importance d’avoir des relations humaines au sein de l’entreprise. « Ce n’est pas parce qu’on a un handicap qu’on est bon pour la casse. Il y a parfois des solutions toutes simples à trouver faut s’organiser, investir dans du matériel adapté, se former… »

Le cas de Dominique, cet ancien chauffeur pour qui un nouveau poste a été créé, est loin d’être isolé chez Vitadis. Il y a deux ans, l’entreprise a même développé une activité de logistique pour permettre le maintien de trois personnes qui ne pouvaient plus assumer leurs précédentes fonctions.         « Nous ne nous serions pas lancés s’il n’y avait cette volonté de maintenir nos salariés », confirme Yves Sauvage.

Des investissements parfois lourds

En marge de son activité de transport, l’entreprise loue donc depuis deux ans trois grands bâtiments de l’ancien site Saint-Frères à Saint-Ouen, où sont stockées des palettes pour d’autres entreprises du monde entier. Une activité adaptée pour les trois salariés en question… à condition d’investir dans le matériel nécessaire. « Nous avons bien eu 80 000 € d’aides pour les maintiens dans l’emploi. Mais nous avons investi 700 000 € pour cela », souligne encore le chef d’entreprise. Des investissements qui pèsent sur le fonctionnement de l’entreprise, mais Yves Sauvage n’entend pas faire marche arrière. « Notre entreprise fonctionne grâce à ses salariés, qui sont presque tous au CDI. Handicapés ou pas, jeunes ou vieux, minces ou ronds, qu’importe : l’important est qu’ils soient impliqués dans leur travail. Qu’on s’adapte à tel ou tel handicap est un effort naturel, qui ne pose pas de problème insurmontable… »

Olivier Bacquet

« Il n’y a pas de discrimination à l’embauche : seules les compétences comptent. »

Yves Sauvage, créateur de Vitadis

VITADIS EN 3 CURIOSITÉS

  1. Un hommage involontaire à Hector Malot

Vitadis tire son nom… d’un personnage d’Hector Malot : Vitalis, le vieil homme qui prend sous son aile Rémi, le jeune héros du roman « Sans famille ». « La veille du jour où je devais déposer le nom, j’ai vu le film, et le nom m’a plu », se souvient Yves Sauvage. À l’époque, le chef d’entreprise ne connaissait pas les liens qui unissent Hector Malot et la vallée de la Nièvre : cette vallée où l’écrivain situera l’intrigue de « En famille », prolongement de « Sans famille ».

  1. Le transport, la logistique… ,et un nouveau projet

Le transport d’abord sur le site de Flixecourt, le stockage et la logistique ensuite sur celui de Saint-Ouen (lire ci-dessus)… Vitadis pourrait encore se diversifier en développant des partenariats « avec des industriels qui ont des activités un peu pointues », sur un terrain situé à côté de son siège (derrière Bigard).

  1. En direct avec les pneus de tous les camions

« Nous avons fait de la sécurité l’une de nos priorités », assure le patron de Vitadis. Derrière ses ordinateurs, Éric, l’un des employés, est en liaison direct avec tous les pneus des camions sur la route. « Dès qu’ils sont sous-gonflés, j’envoie un message au chauffeur, ça limite les risques. » Un exemple parmi d’autres des équipements de sécurité qui équipent les 30 camions.     « Les prochains auront l’air bag, renchérit Yves Sauvage, ce qui n’est pas le cas sur les camions actuels… » Ces efforts ont permis de limiter les accidents : un seul corporel en vingt ans d’existence, mortel hélas. Le portrait du chauffeur orne d’ailleurs les murs de la salle de travail…

www.vitadis.com